Concert annulé à Cognac : "Death In June n’est pas un groupe néonazi"
Le programmateur du groupe réagit après l’annulation du concert de West Rock en Charente

Après Paris, Cognac a annulé le concert de Death In June (DR)

Serge Usson, le représentant de Steelwork Maschine, et programmateur du groupe Death In June, s’offusque de la décision prise lundi par le maire de Cognac Michel Gourinchas et la direction de West Rock, d'annuler le concert du 31 octobre.
Pour rappel, la venue de Death In June à Cognac a créé la polémique, notamment du côté de l’Action antifasciste de Saintes, qui accuse le groupe d’user et d’abuser d’images et autres références néonazies.
De la même façon, le concert des Death In June avait été annulé à Paris la semaine dernière.
Dire que le groupe est néonazi, c’est "suivre une affirmation sentencieuse de la part de groupuscules menaçants et violents, les mêmes qui ont fait pression auprès de la mairie de Paris", estime Serge Usson.
- Le directeur de West Rock était au courant, selon le programmateur du groupe
Le directeur de West Rock, Gaëtan Brochard, s’était dédouané dans nos colonnes hier en expliquant ne pas avoir connaissance "des symboles que véhiculait le groupe avant l’alerte de l’Action antifasciste". "Faux, réplique Serge Usson. Gaëtan Brochard savait exactement de quel groupe il s’agissait."
"L’ampleur de la polémique concernant la tournée française de Death In June que nous organisons, nous oblige à remettre les pendules à l’heure, face à des extrémistes qui utilisent la menace de la violence pour faire annuler des concerts par des maires obnubilés par leur image", explique le programmateur dans un très long texte mise en ligne sur la page unique deathinjune.fr.
- "Death In June fait de la musique, juste de la musique"
Si Serge Usson reconnaît que le groupe n’a pas peur de la provocation, il tient à rappeler que "Death In June fait de la musique, juste de la musique".
Et d’ajouter : "Pour un groupe que vous accusez de faire l’apologie du nazisme, la vie doit être difficile quand on joue à Tel Aviv devant 500 personnes ; quand on va jouer en Russie en brandissant le drapeau gay (Douglas Pearce, le leader du groupe, est gay et ne s’en est jamais caché) sachant que celui-ci est officieusement, mais de facto interdit. Quand le tourneur américain du groupe est d’origine iranienne (Zad Faravash) ; […] quand on trouve des juifs parmi les anciens collaborateurs du groupe (Richard Levi) […]."
Les détracteurs du groupe, comme "Sud Ouest" le rappelait ce mardi, se font un plaisir, eux, de lister des signes ostentatoires et passionnés pour le IIIe Reich.
Dans le nom du groupe, d’abord. Il faudrait y voir un hommage à la Nuit des longs couteaux, où plusieurs SA furent assassinés par des SS le 30 juin 1934. En plus, on ne compte plus les saluts et autres uniformes nazis sur scène, les croix gammées à peine dissimulées sur la pochette de leurs albums.
Autre point cité par les détracteurs, le fondateur du groupe, Douglas Pearce, avoue haut et fort admirer l’officier SA Ernst Röhm, et reprend allègrement l’hymne nazi "Horst Wessel Lied", sur le titre éponyme de l’album "Brown Book" en 1987.
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